lundi 11 mars 2013

Et si on s'éclatait ?


- Peut être que l'on pourrait faire bouger les feuilles ?
- Pourquoi faire ?
- Bah tu sais bien !
- T'as jamais vu de feuilles bouger ? Réfléchis ! Ça n'impressionne personne !
- Je disais ça comme ça ! Vas y toi, trouve une idée !
- J'aimerais pouvoir soulever les voitures pour les retourner une à une sur tout le long d'une avenue, genre les champs Élysées !
Tu vois le truc ? Ça serrait d'enfer. Avec un petit clin d’œil personnel.
- Ouai c'est cool, mais si c'était possible, d'autre l'aurait fait avant.
- T'as raison, négative tout et reste là à faire bouger des branches d'arbres éternellement ! crétin.
- Hé ! C'est pas ma faute si on c'est éclaté en bagnole ! C'est toi qui conduisait j'te rappel !
- C'est fait ! On peut plus rien changer et on est coincé ! Notre objectif maintenant, c'est de faire peur aux vivants, de manifester notre présence !
Toi, y a qu'aux pigeons que tu vas faire peur.
- Chiotte! Tu m'les brises !
- Ouai, mais j'm'en fiche ! Tu vas rester avec moi pour toujours, t'as plus le choix.
- Mais aller ! Tu sais bien que je t'aime.
- Moi aussi.
- Qu'elle poisse n'empêche ! Y a rien de plus naze que de crever anonymement pendant les années 90.
- Vive les années sans style ! Allez ! Calme toi, prend ma main.

Le parc était vide, il n'y avait personne. Sauf l'ombre de deux hommes qui s'enlaçaient tendrement sous un arbre.
Seulement une ombre.